| Alors.... Comment expliciter cet Opus de Rado ? Le texte est divisé en deux parties : Partie 1 : J'en ai marre chère Patrie, je te laisse, j'me casse... Partie 2 : Mais qu'est-ce que je raconte, j'aime mon pays... Bon, ce n'est pas très poétique ce que je raconte là. Je vous laisse apprécier la traduction de Volatiana RAHAGA. Magnifique ! |
Chère patrie, j’en ai bien marre ! J’en ai plus qu’assez Je te laisse désormais Je prends mes jambes à mon coup Je suis las entre nous. De tes douleurs et souffrances Que je subis en pénitence. Tes combats et mille blessures Sont devenus mes couvertures. Je me retrouve tout de même tout seul face à cette peine. Voir ton visage défiguré Et qualités démantelées? Nombreux sont ceux qui abandonnent L’argent hélas les emprisonne. Puis y a ceux qui se sont battus Vaincus d’une bataille incongrue. Y a ceux qui ont quitté trop tôt Les pieds devant, dans ces tombeaux. S’y joignent les mélancoliques De flatteries dithyrambiques Ils se soumettent sans scrupule Aux faux honneurs qui pullulent. Ils rampent, courent à genoux Bradant le « juste » pour 4 sous. Ils sont partis, bien malins Nous laissant la, bien orphelins. J’ai survécu, bien derrière A fixer les charnières, De ma vieille porte écroulée Nous sommes tels par milliers. Oui, je suis las et seul, Pour secouer terre et ciel. Insomniaque, en pendaison Contre le pilier de ma maison. Mais le plus dur C’est bien le mur point ne tient droit bientôt, s’écroulera. Les marches de l’escalier S’affaissent C’est comme pour en rajouter A ma détresse. Le toit me semble défectueux Mon vieux doit bien s’en faire aux cieux. La famine nous vide le grenier Le riz ne fait plus partie du met. Le dernier souffle de forge Hélas nous brule la gorge. Je n’ai bien que mes deux mains Pour réparer mes maux et biens. Solitude rime avec chagrin O malheur s’abat sur mon destin. Qui suis-je pour me sacrifier Tout seul, aller me suicider. Advienne donc que pourra Moi je ne mourrai pas pour toi. Moi je ne suis pas un héros Pour rencontrer mon bourreau. Pour que le toit me tombe sur la tête, Que je trébuche dans ma défaite. O je grince des dents Ma patrie, mon vieil amant. Je t’abandonne, je te quitte Je te laisse en faillite. Que tu sois détruit, si tu veux Que tu abrites les malheureux Que tout s’écroule ainsi soit-il Débrouille-toi donc ma chère ile. Je m’en vais, je te quitte Ce qui me lie a toi s’effrite. | Dieu, quelle barbare litanie ! Je suis rempli de tyrannie ! Pitié, j’exhorte le pardon ! Je le regrette bien sincèrement ! Qui, mais qui donc au passage ? O Mon doux héritage Irait bien te soutenir Dans le meilleur et le pire ? Qui prendra la relève Et ferait de ton rêve Un nouveau vainqueur Un pays de bonheur ? Si je te laissais aux filous Dévoré, détruit à genoux, Qui donc s’en ferait pour toi O ma terre, mon seul combat ? La nuit sera bien noire Te couvrira de désespoir Et les matins, bien tristes et gris Ma terre, o devenue meurtrie Je vois bien l’Etranger qui rampe Sournois, t’accapare en grande pompe, T’exploite, te brade pendant Que l’on te déclare « Indépendant » Au pire on mourra ensemble Debout, couchés sous les décombres Mais Je ne pourrai laisser faire Bien plus longtemps cet enfer. Si j’agonise au combat Je mourrai bien avant toi Mais Il n’en est point question Que tu luttes seul sans bataillon. Non, je ne pourrai admettre Toute menace bien piètre, Toujours tu resteras debout Je te le promets entre nous. Alors advienne que pourra Qui vivra bien verra Laisse exploser ces bombes Le passé et ses maux en trombe. Voila pour toi ma promesse O ma chère terre, ma maitresse Mon porte bonheur, force et faiblesse Je te laisse comme l’encre au bout des doigts Tout mon amour rien que pour toi. J’irai rebâtir la maison Ta liberté en pendaison Je te garderai bien a vue Mon seul lien, contigu Mes cheveux seront les mèches Pour illuminer ta lampe en brèche Point la nuit ne nous atteigne Contre ma vie, que tu t’étreignes. Au vue d’un meilleur lendemain Loin des misères au quotidien Puisses-tu faire de mon « sang et sueur » La peinture qui fera reluire tes couleurs. Traduction de « BOBOKA » de Rado, alias GEORGES ANDRIAMANANTENA, par © Volatiana Rahaga Londres, ce 06/06/13 |